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Jean-Jacques de Boissieu

Lyon, 1736 – 1810

 

 

Le Chemin creux (environs de Lyon), vers 1790

 

Lavis d’encre de chine

228 x 368 mm

 

 

Issu de la petite noblesse, artiste autodidacte devenu un aquafortiste habile, Boissieu passe toute son existence à Lyon, hormis un voyage en Italie en 1765-1766 et quelques déplacements à Paris. Il grave plus de cent trente planches à l’eau-forte, principalement des paysages composés et des scènes de genre, et il sait faire connaître son œuvre gravé en France et en Europe, particulièrement dans les pays de culture germanique. Cette activité repose en partie sur une production graphique moins connue mais numériquement importante et d’une grande diversité. L’originalité de l’artiste, dans tous les domaines – il pratiqua aussi quelque peu la peinture à l’huile –, vient de l’association entre son sens de l’observation du réel et la forte influence des maîtres hollandais du XVIIe siècle qu’il eut à cœur de collectionner.

 

Aux côtés de dessins très finis qui ont fait la fortune de l’artiste, on trouve dans l’œuvre de Boissieu des feuilles uniquement traitées au pinceau et au lavis d’encre de Chine, sans contour à la plume. Parmi les plus spontanés de l’artiste, ces dessins réalisés sur le motif n’ont pas été utilisés pour des eaux-fortes. Dans notre feuille, les contrastes lumineux sont intenses, modelés par de subtiles nuances de valeurs. La légèreté de ces silhouettes d’arbres saisies par le seul pinceau semble traduire une impression éphémère devant un paysage toujours changeant. Boissieu utilise cette technique particulière essentiellement dans ses études d’après nature réalisées dans les environs de Lyon. Si cette vue qui ne s’attarde pas sur la topographie est difficile à localiser précisément, il existe aux Beaux-Arts de Paris et en collection particulière des feuilles proche de la nôtre, la seconde étant datée de 1793[1].

 


[1] E. Launay, Les Frères Goncourt, collectionneurs de dessins, Paris, 1991, n°18, p. 227 ; sous la direction d’E. Brugerolles, De l’alcôve aux barricades, de Fragonard à David, dessins de l’Ecole des Beaux-Arts, Paris, 2016-2017, n°84, p. 244-245.



 
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