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Pierre-Henri Revoil

Lyon, 1776 – Paris, 1842

 

Scène de famille à la Renaissance (probablement la famille d’Albertas), vers 1830

 

Pinceau et encre de Chine

150 x 190 mm

Monogrammé en bas à droite : P.R.

Annoté au verso : Albertas

 

Issu d’une famille modeste, Révoil entre à l’école de dessin de Lyon où il reçoit les leçons d’Alexis Grognard. Entrant dans l’atelier de David en 1795 grâce à la recommandation de Pierre Toussaint-Déchazelle, il se distingue avec un autre lyonnais, Fleury Richard, par son goût pour les sujets médiévaux et de la Renaissance qu’il développe dans le style « troubadour » dont il devient le plus important représentant, et qui compte aussi Vermay, Coupin de la Couperie et Ingres. Révoil fait ses débuts au salon de 1804 avec une peinture à la gloire de Bonaparte (détruite en 1814), Allégorie de la reconstruction de Lyon et y expose jusqu’en 1842. Il obtint son premier succès au Salon de 1810 avec L’Anneau de l’Empereur Charles Quint, œuvre dont les accessoires historiques, scrupuleusement rendus, s’inspirent des œuvres contenues dans la collection de l’artiste. Cette importante collection d’œuvres médiévales et Renaissance sera achetée par Charles X en 1828 pour le musée du Louvre.

 

En juillet 1830, Révoil refusant de prêter serment à la charte constitutionnelle, perd son poste de professeur à l’École des Beaux-Arts de Lyon. Il se retire alors dans la propriété de sa femme en Provence et subsiste grâce aux nombreux dessins qu’il exécute et qui sont vendus par sa femme. Utilisant toujours la même technique de lavis gris, ces dessins représentent surtout des scènes inspirées par le Moyen-Âge et la Renaissance. Datant de cette période, notre feuille représente une mère embrassant ses trois enfants dans un intérieur troubadour ; au fond, soulevant un rideau, le père observe la scène. On retrouve ici le goût de Révoil pour les détails comme les jouets à droite, le polyptique accroché au mur ou les fruits posés sur la table. L’inscription au verso, albertas, fait référence à la famille d’Albertas, une des grandes familles d’Aix en Provence au XVIIIe siècle, originaire d’Albe en Italie et installée à Apt au milieu du XIVe siècle. Les armoiries de cette famille, « de gueule au loup d’or » se retrouvent sur le blason posé au-dessus de la porte. Notre dessin représente donc probablement une partie de la famille d’Auguste-René-Félix, marquis d’Albertas (1788-1872).

 

Nous remercions Mme Marie-Claude Chaudonneret, spécialiste de l’artiste, qui nous a aimablement confirmé l’attribution de ce dessin et nous a fourni généreusement de précieux éléments pour la rédaction de cette notice.



 
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