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Louis-Gabriel Moreau l'aîné

Paris, 1740 – 1806

 

Paysage à la tour carrée

 

Gouache

195 x 267 mm

Monogrammé en bas à droite : LM                                                                            

 

Louis-Gabriel Moreau est le fils d’un artisan perruquier parisien qui pratiquait également la peinture en amateur. Avec son frère cadet, le dessinateur et graveur Jean-Michel Moreau, il apprend les balbutiements du métier d’artiste auprès de son père. Pour distinguer les deux frères, on les surnomme respectivement Moreau l’Aîné et Moreau le Jeune. Par la suite, il semble que l’Aîné ait suivi les enseignements du védutiste Pierre-Antoine Demachy. À vingt-et-un ans, Louis-Gabriel participe pour la première fois à l’exposition en plein air dite de la Jeunesse, place Dauphine. De son maître, il retient la parfaite maîtrise de la gouache et de l’aquarelle ainsi qu’une affection particulière pour les vues de Paris. N’ayant pu être reçu à l’Académie royale de peinture et de sculpture, le jeune artiste rejoint l’Académie de Saint-Luc à Paris. Dès lors, il enseigne à son tour et participe régulièrement au Salon de la Correspondance accessible aux artistes qui ne font pas partie de l’Académie. Au cours des dernières années de l’Ancien Régime, Moreau reçoit la protection symbolique du comte d’Artois, frère du roi Louis XVI et bénéficie d’un logement au Louvre. S’il ne rencontre pas le même succès critique que son jeune frère, il semble qu’il séduise un grand nombre de collectionneurs et n’ait aucune difficulté à vendre ses œuvres.

 

Principalement paysagiste, Louis-Gabriel Moreau parcourt la France en quête de nouveaux motifs. L’analyse de son œuvre atteste d’une prédilection particulière pour Paris et sa région, mais suggère également plusieurs voyages en Normandie et probablement en Provence. Notre gouache montre également une connaissance approfondie des peintres hollandais tels Jacob van Ruisdael et Jan van Goyen. Comme souvent chez Moreau, la ligne d’horizon est placée très bas dans la composition et laisse une large place au traitement du ciel chargé de nuages. Le premier plan, traité dans un jeu de bruns, de verts et d’ocres, est animé de minuscules figures tracées rapidement. L’approche sensible de Moreau pour la lumière atmosphérique dans cette œuvre l’éloigne des préoccupations des paysagistes français de son époque et font de lui un précurseur du paysage romantique tel qu’il se développera dans les toiles de Paul Huet et des peintres anglais du début du XIXe siècle. 



 
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