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Bartolomeo Cesi

Bologne, 1556 – 1629

 

Étude d’homme tenant un bâton, vers 1600

 

Sanguine

310 x 180 mm

 

 

Selon son biographe Carlo Cesare Malvasia, Bartolomeo Cesi a été l’élève de Giovanni Francesco Bezzi, dit Nosadella. Ses premières œuvres documentées sont une série de fresques dans la chapelle Vezza de l’église Santo Stefano de Bologne, exécutées en 1574 alors qu'il n’avait que dix-huit ans. À peu près à la même époque, il travaille également à San Pietro de Bologne, aux côtés de Prospero Fontana et de Camillo Procaccini. Si les premières œuvres de Cesi reflètent l’influence du maniérisme bolonais de ses aînés, un voyage à Rome en 1591 l’expose à un style de peinture plus sobre, proche de la Contre-Réforme, qu’il adopte dans ses œuvres de maturité. À Bologne, entre 1594 et 1595, Cesi peint un cycle de fresques de la Vie de la Vierge dans l’église de Santa Maria dei Bulgari, en grande partie détruite pendant la Seconde Guerre mondiale, et en 1595, il réalise également une Adoration des Mages pour San Domenico. Au début du siècle suivant, Cesi est employé pour la décoration à fresque de plusieurs salles du Palazzo Fava, ce qui lui permet d’entrer en contact étroit avec l’œuvre des Carracci, dont les fresques pour le même palais avaient été achevées quelques années auparavant. L’œuvre de Cesi est presque entièrement religieuse, et l’artiste est resté étroitement associé à plusieurs ordres monastiques tout au long de sa longue carrière. C’est d’ailleurs chez les chartreux de Bologne, pour lesquels il réalise la décoration du chœur de la Certosa entre 1612 et 1616, que mourra l’artiste en 1629.

 

Bien qu’elle ne soit liée à aucune œuvre connue de l’artiste, la présente feuille est un bel exemple des études de figures de Bartolomeo Cesi, souvent dessinées à la craie rouge sur du papier chamois ou bleu. Inspiré par l’exemple des Carracci, Cesi a produit des études de figures dessinées d’après nature, en utilisant des modèles posant dans son atelier. Malvasia écrit que les dessins de figures humaines de Cesi étaient très recherchés des amateurs mais que, contrairement aux Carracci, l’artiste ne fait jamais poser le modèle nu, par décence : « poco amico de’ nudi, per timor d’immodestia »[1]. Cesi réussit ici cette synthèse entre Nature et Idée, entre le style néo-maniériste de l’école toscane et romaine (notamment Zuccaro et Pulzone) et la révolution naturaliste des Carracci qui fait tout le charme de son style. L’artiste utilisait souvent les mêmes modèles à plusieurs reprises, et la physionomie caractéristique du jeune de la présente feuille - qui était probablement un garzone, ou assistant d’atelier - se retrouve dans plusieurs autres dessins de l’artiste, notamment une étude d’Homme drapé au musée du Louvre ou une étude d’Homme couché vers la gauche à l’Albertina de Vienne[2].

 


[1] C. C. Malvasia, Felsina Pittrice, vite de’ pittori bolognesi, Bologne, 1678 (édition consultée Bologne, 1841, p. 242).

[2] Homme drapé, les bras ouverts, les yeux levés au ciel, sanguine, Paris, musée du Louvre, inv. 2963 ; Homme couché vers la gauche, sanguine, Vienne, Albertina, inv. 23368.



 
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