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Thomas Couture

Senlis, 1815 – Villiers-le-Bel, 1879

 

Étude pour la figure de Napoléon III debout, 1856

 

Pierre noire sur papier bleu

428 x 294 cm

Au verso, reprise du même motif, même technique

Annoté en bas à droite : Thomas Couture / Etude d’ap. Napoléon III / pour le Baptême / du Prince Impérial / ML

 

 

Élève à l’École des Beaux-Arts dans les ateliers de Gros et de Delaroche, Couture obtient le second prix de Rome en 1836. Mais il renonce à persévérer ayant, selon ses propres mots, « peu d’aptitude pour la peinture académique ». Il débute au Salon en 1840 avec Un jeune Vénitien après une orgie dont le sujet indique sa dette envers des maîtres comme Véronèse ou Titien. Exposée au Salon de 1847, son ambitieuse composition des Romains de la décadence (Paris, musée d’Orsay) lui vaut un immense succès et une médaille d’or de première classe. La même année, Couture ouvre un atelier et entreprend une monumentale composition, L’Enrôlement des volontaires (Beauvais, musée départemental de l’Oise), dont l’achèvement est interrompu par l’avènement du second Empire. Sous Napoléon III, Couture reçoit la commande du Baptême du Prince impérial et du Retour des troupes de Crimée, deux toiles finalement restées à l’état d’ébauche. A la même époque, on lui promet la décoration du pavillon Denon au Louvre, finalement attribuée à Charles-Louis Müller. Après ces échecs répétés, Couture choisit de se retirer à la campagne où il peint des tableaux de genre, la plupart acquis par des amateurs américains. Dernier coup du sort, son atelier est pillé par les prussiens en 1870. Couture a été un grand professeur : Manet est son élève – leurs désaccords sont restés fameux – ainsi que Puvis de Chavannes. Mais c’est surtout par le biais de ses élèves étrangers, venus de Scandinavie, d’Amérique ou d’Allemagne, comme Feuerbach, qu’il exercera une influence décisive.

 

Organisé en grande pompe à Notre-Dame de Paris, le 14 juin 1856, le baptême du Prince impérial remplaça d’une certaine manière le sacre de Napoléon III, qui n’avait pu avoir lieu. C’est vraisemblablement quelques jours après la cérémonie que Thomas Couture est chargé d’immortaliser cet évènement. Le peintre est même invité à séjourner à Compiègne du 2 au 8 novembre 1856, afin  d’observer commodément la famille royale  en vue de l’exécution de l’œuvre. Couture prend le parti de transformer une simple composition descriptive en un monumental morceau de rhétorique dynastique, en s’inspirant très probablement du tableau du Sacre de Napoléon Ier de David (Paris, musée du Louvre). Il déploie ainsi les acteurs sous une forme de frise déformant l’espace de Notre-Dame et au-dessus d’eux Napoléon Ier représenté dans la gloire. Œuvre ambitieuse et remarquable, Couture ne l’achève néanmoins pas, à cause d’une brouille survenue avec l’administration impériale à propos du décor du pavillon Denon. L’œuvre se trouve aujourd’hui au musée de Compiègne (fig. 1).

 

De nombreuses œuvres préparatoires sont consacrées aux différents personnages du tableau, tels les portraits de l’Impératrice Eugénie ou la Princesse Mathilde (tous deux au musée national du palais de Compiègne). Napoléon III, situé au premier plan à gauche de la toile, est représenté debout, en grand habit militaire, le tricorne sous le bras, s’imposant dignement. Mais si la position générale est trouvée assez rapidement, Couture semble avoir plus de mal avec les détails. Dans une étude peinte de l’empereur, également conservée à Compiègne, celui-ci a la tête baissée, indiquant le recueillement. Dans un second temps, Couture a défini une attitude plus martiale, les jambes plus raides et le bras droit parallèle au buste. Notre dessin reprend cette attitude tout en étudiant plus attentivement le bras gauche avec le tricorne placé sous le coude. Une reprise au verso de notre feuille se focalise sur le même détail.



 
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