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Alexandre-Evariste Fragonard

Grasse, 1780 – Paris, 1850

 

et

 

Théophile Fragonard

Paris, 1806 – Neuilly-sur-Seine, 1876

 

La Fête de Maman, vers 1830

 

Aquarelle

180 x 235 mm

Signé en bas à droite : Fragonard

 

 

Fils et élève du célèbre Jean-Honoré, neveu de Marguerite Gérard, Alexandre-Évariste Fragonard entre en 1792 dans l’atelier de David. Exceptionnellement doué – il expose au Salon dès l’âge de treize ans ! –, il dessine alors des allégories révolutionnaires et peint pour le concours de 1802 une composition évoquant la paix d’Amiens. L’Empire fait de lui un ornemaniste et dessinateur de modèles pour la Manufacture de Sèvres (la colonne de porcelaine célébrant la campagne d’Allemagne – Versailles, musée national du château – est sa contribution la plus notoire à cette industrie) ou pour le décor du palais du Corps législatif (devenu palais Bourbon) : il expose au Salon de 1810 quatre projets de bas-relief pour cet édifice, traduits en sculpture par Gaulle et Boichot pour le salon de l’Empereur, avant d’être détruits sous la Restauration. À partir de 1819, Fragonard multiplie aux Salons les tableaux à sujets « gothique troubadour » qu’il traite avec une incontestable verve picturale : François Ier armé chevalier par Bayard et François Ier et le Primatice (1819 et 1827, deux plafonds pour les salles du musée Charles X au Louvre), L’Entrée de Jeanne d’Arc à Orléans (Salon de 1822, détruit) ou Marie-Thérèse présentant son fils aux Hongrois (idem, Grasse, musée Fragonard). Même si ses esquisses pour le concours de 1830-1831 destinées à la décoration de la Chambre des députés (Mirabeau et Dreux-Brézé et Boissy d’Anglas saluant la tête du député Ferraud à la Convention, Paris, musée du Louvre) ne sont pas retenues, Fragonard reçoit de nombreuses commandes sous la monarchie de Juillet, dont plusieurs compositions pour le nouveau musée historique de Versailles (Bataille de Marignan, 1836, Versailles, musée national du château), ainsi que des tableaux religieux pour les églises parisiennes. Artiste habile et inventif, doté d’une imagination subtile, Alexandre-Évariste Fragonard a su harmoniser tout au long de sa carrière la verve picturale provenant de l’influence paternelle avec un goût pour le trait néoclassique.

 

Dans un intérieur à la Hollandaise, une femme alitée reçoit la visite de ses trois enfants, venus lui apporter un bouquet de fleurs. Sur la droite, le mari tient la main de son épouse. Le sujet de ce tableau, une scène de genre quotidienne, presque banale, infusée de douceur et de tendresse s’inscrit dans la lignée de ces représentations où règnent, à la manière de peintres comme Gabriel Metsu, la sérénité domestique et la bonne conduite des enfants. Fragonard a réalisé plusieurs œuvres dans ce style troubadour hollandais dans les années 1820-1830. Certaines de ces œuvres ont été réalisées avec la collaboration du fils de l’artiste, Théophile, élève de son père. La composition de notre dessin est très proche de deux œuvres conservées en collections particulières, Enfants apportant des fleurs à leur mère alitée, huile sur toile et Enfants venant souhaiter la fête de leur mère, encre, plume et crayon[1].

 

Nous remercions Madame Rebecca Duffeix, spécialiste de l’artiste, qui nous a aimablement confirmé l’attribution de ce dessin et nous a généreusement fourni des éléments précieux pour la rédaction de cette notice.

 


[1] R. Duffeix, Alexandre-Evariste Fragonard (1780-1850), Fragonard fils, Paris, 2022, n° P.128, p. 228 et D. D. 447, p. 298.



 
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