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Fleury François Richard dit Fleury-Richard

Lyon, 1777 – Ecully, 1852

 

La Lettre, 1809

 

Aquarelle

222 x 165 mm

Signé et daté en bas à droite : F.F.R. 1809

 

 

Fleury-Richard reçoit à Lyon les leçons d’Alexis Grognard, puis entre en 1796 dans l’atelier de David à Paris où il se lie d’amitié avec ses condisciples Pierre Revoil, Auguste de Forbin et Marius Granet. Ensemble, ils visitent les églises désaffectées et s’enthousiasment pour le musée des Monuments français de Lenoir, si essentiel pour la redécouverte du passé national. C’est au Salon de 1801 qu’il débute avec un sujet chrétien et lyonnais, Sainte Blandine enterrant secrètement le corps de sa maîtresse (perdu). L’année suivante, il obtient un immense succès en exposant Valentine de Milan pleurant la mort de son époux (perdu), aussitôt acquis par la future impératrice Joséphine, peinture perçue comme une œuvre d’une genre nouveau. Aux Salons suivants, jusqu’en 1824, Fleury-Richard expose de petits tableaux à la matière translucide et à la facture lisse, proche de celles des peintres du XVIIe siècle hollandais, illustrant des anecdotes touchantes et moralisatrices, souvent tirées de l’histoire de France : c’est le style Troubadour. Après 1824, malade, Richard cesse de peindre.

 

Nombre des compositions historiques ou semi-historiques de Richard sont d’abord des intérieurs d’édifices du Moyen-Âge et l’artiste a visité et dessiné de nombreux édifices religieux. Lorsqu’il dessine sur le motif, Richard se fait l’obligation d’une fidélité scrupuleuse, d’une exactitude toute archéologique dans le rendu des détails comme ici dans la représentation d’un portail gothique ouvert sur la nature. Il arrive fréquemment, chez Richard, que le même décor serve à plusieurs sujets et nous retrouvons ce porche dans deux autres dessins de l’artiste, une feuille intitulée Les Adieux et son dessins préparatoire, provenant de l’atelier de l’artiste, aujourd’hui conservés au musée des Beaux-Arts de Lyon[1]. Comme souvent chez l’artiste, le sujet paraît secondaire, extérieure. Ici, une jeune femme en habit de carmélite profite du rayon de soleil entrant par le portail pour lire une lettre. La scène, toute simple, est située dans un intérieur tout en ouvrant sur l’extérieur : une porte en bois nous laisse apercevoir un jardin et fait pénétrer la lumière dans la pièce où se situe la religieuse. L’architecture religieuse est digne et austère, les arcs boutants et les piliers enchâssés aux murs donnent une impression monumentale de force qui contraste avec la douceur de la lecture. On retrouve le même habit de carmélite dans un tableau de Richard, Melle de La Vallière, carmélite, conservé au musée Pouchkine à Moscou[2] et il est possible que le sujet de notre aquarelle soit lié à l’histoire de cette dernière. Les dessins de composition sont particulièrement rares dans l’œuvre de l’artiste (l’essentiel de son œuvre graphique est constitué de feuilles d’études et sont conservés au musée des Beaux-Arts de Lyon). Notre Lettre semble être ainsi la seule aquarelle signée de l’artiste.

 


[1] Les Adieux, plume et encre brune et grise, lavis brun et gris, 230 x 180 mm et Les Adieux, pierre noire et rehauts de blanc sur papier brun, 287 x 388 mm (G. Bruyère, « Le fonds Richard au musée des beaux-arts de Lyon », Bulletin des musées et monuments lyonnais, n°3, 1989, p. 22, inv. 1988-4.IV.278).

[2] M.-C. Chaudonneret, La Peinture troubadour, deux artistes lyonnais, Pierre Revoil, Fleury Richard, Paris, 1980, n°17, p. 70, fig. 70.



 
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