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Jean-Baptiste Isabey

Nancy, 1767 – Paris, 1855

 

Louis-Napoléon Junot en habit de dragon de la Garde impériale, vers 1814

 

Pierre noire, fusain et rehauts de gouache blanche

Diamètre 150 mm

Signé en bas à gauche au crayon : Isabey del.

 

Provenance

Jean-Andoche Junot, duc d’Abrantès (1771-1813)

Louis-Napoléon Junot, duc d’Abrantès (1807-1851)

Par descendance, collection particulière

 

 

Fils de merciers fortunés de Nancy, Jean-Baptiste Isabey se forme auprès des peintres Girardet et Claudot. En 1785, il part pour Paris. Trois ans plus tard, il entre dans l’atelier de David : avec Girodet, Ingres et Gérard, Isabey est l’un des élèves préférés du maître, qui lui confie l’exécution des architectures dans Les Amours de Pâris et d’Hélène (Paris, musée du Louvre). Sous la Terreur, il réalise des « portraits de consolation » : toutes les personnalités du moment, parfois peu de temps avant d’être guillotinées, défileront dans la baraque où il s’est installé place de la Révolution. Avec le Directoire vient la fortune, assurée par ses miniatures et ses caricatures d’incroyables et de merveilleuses. Au grand dam de David, Isabey renonce à concourir au prix de Rome. Arbitre des élégances, il publie des modèles de costumes dans la Gazette de du bon ton et La Mésangère ; sous l’Empire, à la demande de Napoléon, il dessinera ceux du couronnement. À partir de 1807, en qualité de Dessinateur du Cabinet et du Théâtre de l’Empereur, il réalise avec son gendre Cicéri (1782-1868) plusieurs décors pour la Cour. En 1815, à la demande de Talleyrand, il représente les plénipotentiaires réunis en congrès à Vienne. Très libéral d’esprit et de mœurs, Isabey est peu regardant quant aux opinions politiques des membres de la petite société qu’il reçoit dans son salon, véritable club littéraire et artistique fréquenté par l’élite de tous les régimes qui vont se succéder du Directoire au Second Empire.

 

Louis-Napoléon Junot (1807-1851) est le fils aîné de Jean-Andoche Junot, premier duc d’Abrantès (1771-1813) et de Laure Martin de Permon (1784-1838). Connu de Napoléon depuis le siège de Toulon en 1793, Junot sera de toutes les batailles de l’Empire. A la naissance de son fils aîné, il est, depuis 1805, ambassadeur de l’Empire au Portugal. C’est Napoléon lui-même qui tiendra l’enfant sur les fonts baptismaux. Homme curieux, à la fois dandy et bohème, le deuxième duc d’Abrantès a publié plusieurs ouvrages : Deux cœurs de femme, 1833 ; Alfred, 1843 et Les Boudoirs de Paris, 1844-1846, histoire assez romancée et passablement gaillarde des salons parisiens ! Théodore de Banville, qui l’a beaucoup fréquenté, lui a consacré tout un chapitre dans son livre Mes Souvenirs. Comme son père, Louis-Napoléon d’Abrantès devait sombrer dans la folie à la fin de sa vie.

 

Isabey n’oublia jamais sa formation de miniaturiste et en porta la technique à son apogée grâce à la « manière noire » héritée de Carle Vernet, qui connut un grand succès dans les années de la Révolution et de l’Empire. Grâce à cette technique que l’on retrouve ici, Isabey peut multiplier les détails les plus fins. Au modelé délicat des formes viennent s’ajouter des rehauts de craie qui créent un contraste piquant avec le fond délicatement ombré. Louis-Napoléon est ici représenté âgé d’une dizaine d’années. Vêtu du costume des dragons de la Garde impériale, il porte un sabre de dragon à la monture en laiton de type « arco ».

 

Nous remercions Monsieur Jacques d’Arjuzon pour les éléments précieux qu’il nous a fourni sur le 2e duc d’Abrantès.



 
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