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Charles Maurin

Le Puy, 1856 – Grasse, 1914

 

Paysage au village, vers 1894

 

Peinture au vaporisateur

325 x 490 mm

Signé en bas vers le centre : Maurin


 

Apprécié par Degas, proche de Vallotton, Charles Maurin (1856-1914) était à la fois un personnage étrange et un peintre dont la production, souvent de caractère expérimental, a retenu en son temps, le plus grand intérêt des artistes et de la critique. Après une solide formation classique au Puy puis à l’École des Beaux-Arts de Paris, Maurin entre en contact, au début des années 1890, avec le groupe d’artiste qui collaborèrent à la Revue Blanche. Exposant aux Indépendants, à la Rose+Croix ou à la Libre Esthétique de Bruxelles, il pratique toutes les techniques, peinture, dessin, modèles de tissus, estampes. Il est, notamment, un des graveurs les plus inventifs de l'époque, et l'un des protagonistes essentiels du renouveau de la gravure sur bois, au tournant des années 1890. Il change souvent sa manière, passant d’un art solidement classique – nus et portrait - aux innovations des synthétistes, choisissant tour à tour des sujets naturalistes ou d’un symbolisme compliqué, comme le triptyque de L’Aurore (1891, Musée de Saint-Etienne et collection particulière) présenté au premier Salon de la Rose + Croix et dont les panneaux latéraux furent par la suite dédiés à Baudelaire et Rimbaud.

 

En novembre 1893, Toulouse-Lautrec invente la technique du crachis pour projeter de minuscules gouttes d’encre sur la pierre lithographique. Quelques mois plus tard, son ami Maurin adapte le procédé pour réaliser des aquarelles appelées « peinture au vaporisateur ». Ce procédé permet alors à l’artiste d’obtenir des résultats assez proches de ceux de ses amis Georges Seurat, Paul Signac et Maximilien Luce, lancés dans les recherches rigoureuses et patientes du pointillisme. La pulvérisation de gouttelettes d’encre des trois couleurs fondamentales suffit à Maurin pour obtenir une atmosphère irréelle, à la fois limpide et transparente, particulièrement adaptée aux paysages. Bien que l’artiste ait été très fier de sa création, il semble qu’il ne l’ait utilisé qu’à des fins expérimentales et les peintures au vaporisateur sont rares : il n’a été retrouvé guère plus d’une vingtaine seulement.



 
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