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Pietro Antonio Novelli

Venise, 1729 – 1804

 

Études de philosophes

 

Plume et encre brune, lavis brun et rehauts de gouache blanche

333 x 165 et 333 x 170 mm

Filigrane : Licorne ?

 

 

Élève de Giambattista Pittoni, Pietro Antonio Novelli commence sa carrière en 1759 avec  deux peintures pour l’église de Santa Fosca à Venise qui montrent l’influence de Jacopo Amigoni. Novelli travailla beaucoup dans sa ville natale mais également dans toute l’Italie du Nord. C’est en 1779 qu’il entreprit un voyage à Rome où il découvrit les artistes néo-classiques comme Anton Raphaël Mengs et Pompeo Batoni. De retour à Venise en 1781, Novelli retrouva une ville encore très attachée au style rococo de ses prédécesseurs et réticente à l’esthétique néo-classique qui s’impose alors dans toute l’Europe Il revient donc à une peinture plus légère et décorative pour les cycles de fresques qu’il exécute dans les palais Zigno et Pisani. Ses Mémoires ont été publiés à Padoue en 1834.

 

Pietro Antonio Novelli est plus connu aujourd’hui pour ses dessins que pour ses peintures. Le musée Correr à Venise, l’Ecole des Beaux-Arts à Paris et le musée Cooper-Hewitt à New York conservent des fonds significatifs de feuilles de cet artiste. Nos deux dessins font probablement partie d’une série de personnages en pied dont on connaît d’autres feuilles, de même dimensions et réalisée dans la même technique1. L’absence presque complète d’attributs rend difficile l’identification exacte des personnages. Avec leurs drapés à l’antique et leur rouleau à la main, il pourrait s’agir de philosophes antiques. La facture et les attitudes déhanchées des personnages permettent de situer la réalisation de cette série à la fin des années 1770 : le jeu de courbes et de contre-courbes est caractéristique du style rococo – si apprécié à Venise à cette époque – dont Novelli fut un des meilleurs représentants jusqu’à son départ pour Rome en 1779. La technique riche et picturale témoigne d’un souci de recherche décorative : l’artiste utilise le lavis brun déposé en larges touches pour créer de violents contrastes avec les rehauts de blanc. On retrouve ici la fraîcheur, la mise en page libre, la légèreté et l’élégance des figures qui font de Novelli un artiste de la pure tradition vénitienne.

 


1 notamment un dessin passé dans une vente chez Christie’s à Paris, le 22 mars 2007, n°260.



 
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