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Jean-Pierre Norblin de la Gourdaine

Misy-Fault-Yonne, 1745 – Paris, 1830

 

A tous les coups l’on gagne !

 

Plume et encre de Chine, lavis brun et aquarelle

265 x 215 mm (avec un agrandissement sur le bord droit)

 

Norblin de la Gourdain, qui s’illustra au début de sa carrière par des compositions dans le goût de Watteau et à la fin par des scènes des campagnes napoléoniennes, demeure l’un des plus attachants petits maîtres de son temps. Après avoir étudié à Dresde dans l’atelier de Francesco Casanova, Norblin se forme à Paris et entre en 1770 dans l’École des Élèves protégés. Sa longue carrière de peintre, dessinateur et graveur est marquée par un séjour en Pologne de trente ans. Arrivé à Varsovie dès 1774 sur l’invitation du prince Adam Czartoryski, il devient le peintre le plus en vue, fonde l’Académie Royale de Varsovie et, sera nommé peintre officiel de Stanislas-Auguste II, roi de Pologne, en 1785. A son retour à Paris en 1804, Norblin découvre le Paris postrévolutionnaire et suit l’évolution du goût et des mœurs de l’époque, abandonnant ses œuvres à l’esprit encore rocaille pour des scènes de la vie quotidienne dans l’esprit des artistes nordique du XVIIe siècle et de Louis Léopold Boilly. Il se consacre également davantage à la gravure, travaillant dans la tradition des eaux-fortes de l’école rembranesque.

 

Notre dessin peut être situé après le retour de Norblin à Paris, vers 1805-1815. Les costumes des personnages et le style du dessin évoquent en effet Paris à l’apogée de l’épopée napoléonienne. A cette époque, Norblin, fortement influencé par Rembrandt, privilégie les scènes nocturnes, avec un éclairage fort créant de grandes ombres portées et l’étude attentive des types populaires. Plusieurs scènes comparables comme Chanteuse populaire ou Le Joueur de guitare aux trois chandelles sont conservées au musée Carnavalet à Paris[1]. Les feuilles sur lesquelles Norblin a dessiné sont souvent faires d’un assemblage de morceaux de papier contrecollés, comme c’est le cas ici, sans que l’on connaisse une raison pour procéder ainsi.

 


[1] La Révolution française, le Premier Empire, dessins du musée Carnavalet, Paris, 1983, n°101 et 102.



 
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