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Etienne Parrocel dit Le Romain

Avignon, 1696 – Rouen, 1776

 

Tête de religieux tourné vers la droite, regardant vers le ciel, 1742

 

Sanguine

370 x 282 mm

Signé en bas à droite : Stefano / Parrocel / 1742

 

 

Étienne Parrocel appartient au milieu, si riche, des artistes français actifs à Rome dans la première moitié du XVIIIe siècle. Petit-fils du peintre Louis Parrocel (1634-1694) qui fit souche en Avignon, son père Ignace-Jacques (1667-1722) et surtout son oncle Pierre (1670-1739) présidèrent à sa formation. Dès 1717, il est signalé à Rome ; il y résidera sa vie entière, allant même jusqu’à italianiser son prénom en « Stefano ». Il n’en continuera pas moins de travailler pour la Provence et le Comtat, peignant notamment pour les Jésuites de Marseille (Saint François implorant Regis pour la cessation de la peste, musée des Beaux-Arts de cette ville) et pour la cathédrale de Carpentras. Mais c’est surtout à Rome que ses œuvres sont visibles. Santa Maria in Monticelli, Santa Prassede, Saint-Louis-des-Français et nombre d’autres églises romaines abritent des tableaux de sa main.

 

La plupart des dessins d’Etienne sont réalisés à la pierre noire avec des rehauts de craie blanche mais il existe également de belles feuilles entièrement à la sanguine comme notre dessin. Ces sanguines sont pour la plupart des études de têtes très achevées, où l’influence de Charles Le Brun est perceptible dans l’intérêt porté aux expressions des personnages. On peut ainsi aisément comparer notre feuille avec un Tête de religieux, de profil, légèrement inclinée, tournée vers la gauche, regardant vers la ciel conservée aux Beaux-Arts de Paris[1] ou avec une Tête d’apôtre au Fogg Museum[2]. Nous pouvons également citer deux Études de têtes conservées au musée Calvet à Avignon et différentes feuilles en collections particulières[3]. Toutes ces feuilles portent une signature « Stefano Parrocel » et des dates entre 1741 et 1745. Selon Olivier Michel, qui a pu mettre la feuille des Beaux-Arts en relation avec une peinture de l’artiste datée 1756, ces annotations ont été portées postérieurement à la mort de l’artiste par un membre de la famille[4]. Cependant, les contours appuyés, le modelé vigoureux, le travail régulier des hachures qui marquent les ombres, ménageant de larges réserves pour les parties éclairées et la complétude de la composition par rapport à la taille du papier font plutôt penser à des dessins achevés, destinées aux collectionneurs et amateurs de l’artiste. Dans ce cas, ces annotations pourraient bien être considérées comme des signatures et des dates de réalisation.

 


[1] Sanguine, 406 x 267 mm, signé et daté 1745 (sous la direction d’E. Brugerolles, Une dynastie de peintres, les Parrocel, Carnet d’études 9, Paris, Beaux-Arts et Avignon, musée Calvet, 2007-2008, n°23, inv. PM 2540, p. 69-70).

[2] Sanguine, 388 x 270 mm, signé et daté 1744 (inv. 2000.85).

[3] Sanguine, 420 x 281 mm, signé et daté 1744 et sanguine, 390 x 276 mm, signé et daté 1741 (S. Beguin, M. Di Giampolo et P. Malgouyres, Dessins de la donation Marcel Puech au musée Calvet, Naples, 1998, tome 2, n°679 et 680, inv. 996.7.35 et 36, p. 147) ; Tête d’homme barbu, sanguine, 395 x 250 mm, signé et daté 1742 (Paris, Millon, 30 novembre 2011, n°151) et Tête d’homme barbu, tourné vers la droite, sanguine, 416 x 280 mm, signé et daté 1742 (Londres, Christie’s, 17 décembre 1998, n°156).

[4] sous la direction d’E. Brugerolles, op. cit., p. 70.



 
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