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Lluìs Graner y Arrufi

Barcelone, 1863 – 1929

 

La Lanterne chinoise, vers 1900

 

Huile sur toile

76,3 x 97,5 cm

Signé en bas à droite : Graner

 

 

L’œuvre de Lluís Graner s’inscrit dans le courant de la peinture catalane de la fin du XIXe siècle qui privilégie le réalisme et intègre souvent des éléments de critique sociale. Graner se forme à l’école de Llotja avec deux des représentants les plus éminents du courant réaliste, Antoni Caba et Benet Mercadé. En 1886, il obtient une bourse de la Diputació de Barcelone qui lui permet de passer trois mois à Madrid et cinq ans à Paris. Dès lors, l’influence des grands maîtres du Siècle d’or espagnol étudiés au Prado sera toujours présente dans son œuvre, ainsi que celle de certains peintres français qu'il découvre à Paris comme Jean-François Millet et Jules Bastien-Lepage. À son retour, Graner ouvre une académie d’art privée à Barcelone, où passent des élèves comme Joaquín Mir ou Isidro Nonell, qui deviendront eux-mêmes de grands peintres. Il décide de fermer l’académie peu de temps après pour se concentrer sur la participation à des expositions internationales. En 1910, Graner s’installe à New York – tout  en voyageant en Californie, au Brésil, au Chili ou à Cuba – où il rencontre un grand succès comme peintre de genre mais également comme portraitiste mondain. Malade, il revient à Barcelone en 1928 où il décède l’année suivante.

 

Parmi les peintres qui ont le plus frappé Graner lors de son séjour à Paris en 1887-1891, il y a Georges de la Tour que l’artiste découvre au musée du Louvre. Son réalisme se teintera alors de ténébrisme, et il aura tendance dès lors à représenter ses sujets dans des décors nocturnes, afin de pouvoir insister sur le contre-jour provoqué par les sources de lumière artificielle. Dans notre œuvre, deux jeunes filles sont éclairées par la lumière d’une lanterne japonaise. La lumière rougeâtre ne montre que le visage et la robe de l’une des filles et laisse entrevoir le profil de l’autre, laissant le reste du tableau dans une semi-obscurité. Parmi d’autres œuvres de Graner où l’on retrouve cet effet de lumière, on peut citer Les jeunes filles à la lumière d’une lanterne conservée dans la collection Carmen Thyssen-Bornemisza à Madrid. L’importance de ces effets de lumière dans l’œuvre de Graner a été clairement notée par les critiques dès le début, et Raimon Casellas, critique d’art de La Vanguardia, décrit l’artiste comme « un chercheur infatigable qui ne se satisfait jamais du banal et du familier [...] ; il s‘intéresse autant à la lumière et à ses mirages qu’aux ombres et à leurs arcanes ».



 
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