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Hippolyte Flandrin

Lyon, 1809 – Rome, 1864

 

Académie d’homme de dos, vers 1830

 

Huile sur papier marouflé sur toile

63,5 x 28,5 cm

Signé en bas à gauche : Hte Flandrin

 

Provenance

Atelier de l’artiste

Par descendance, collection particulière

 

 

Après des débuts prometteurs, Hippolyte Flandrin entre en 1829 dans l’atelier d’Ingres dont il devient rapidement, avec son frère Paul, l’un des élèves préférés. Grand prix de Rome en 1832, il travaille durant son séjour à la Villa Médicis à des œuvres d’inspiration essentiellement religieuse, Saint Clair guérissant les aveugles (Nantes, cathédrale Saint-Pierre, détruit en 2020) ou Jésus et les petits enfants (Lisieux, musée des beaux-arts). Ses envois, remarqués par la critique et couronnés par le jury, lui permettent d’obtenir à son retour la commande de la chapelle Saint-Jean à l’église Saint-Séverin. Le chantier de Saint-Germain-des-Près, à partir de 1842, puis celui de Saint-Paul de Nîmes, et surtout les « panathénées chrétiennes » sur fond d’or de Saint-Vincent-de-Paul à Paris, exécutées en 1849, achèvent de faire de Flandrin le rénovateur tant attendu de la peinture religieuse. Au Salon, il expose régulièrement des portraits, genre pour lequel il professe un dédain comparable à celui d’Ingres et dans lequel il est pourtant capable de vraies réussites (Napoléon III, Versailles, musée national du Château ; Les frères Dassy, Cleveland, The Cleveland Museum of Art). Dans Le Moniteur, lors de sa mort prématurée en 1864, Théophile Gautier écrit en guise d’hommage funèbre qu’ « il avait dans sa nature quelque chose de cette timidité tendre, de cette délicatesse virginale et de cette immatérialité séraphique de Fra Beato Angelico ».

 

Dans l’atelier de Jean Auguste Dominique Ingres, où Hippolyte Flandrin étudie de 1829 à son départ pour Rome en 1833, l’étude du modèle nu est une pratique fondamentale. Le modèle, exclusivement masculin et dont la pose est mise en scène par le maître, est généralement représenté à la pierre noire ou à la sanguine sur papier. Les académies d’Hippolyte Flandrin présentent la particularité d’être peintes à l’huile sur papier, une pratique plus rare à cette époque. Jusqu’à peu conservées dans le fond d’atelier de l’artiste soigneusement préservé par la famille Flandrin, ces études sont aujourd’hui dispersées entre le musée des Beaux-Arts de Troyes (Berger flutiste et Personnage debout, datés 1831), le Metropolitan Museum de New York[1] et des collections particulières. Toutes ont en commun une figure soigneusement peinte sur un fond sommairement esquissé qui laisse apparaître le papier en réserve. Certaines de ces académies ont parfois été attribuées à Paul Flandrin, le frère d’Hippolyte, mais notre huile sur papier est la seule a être clairement signée H. Flandrin, ce qui montre qu’une partie essentielle de ce groupe a été réalisé par Hippolyte. Le primat de la ligne sur les couleurs reflète l’influence d’Ingres et de son esthétique sur ses élèves. Mais le chromatisme adouci, rose et gris, atteste d’une recherche subtile dans le rendu de la lumière qui est typique de l’art d’Hippolyte Flandrin. Cette perfection dans le rendu du modelé, cette virtuosité des effets lumineux se retrouvent dans d’autres nus réalisés par Flandrin dans sa jeunesse dont le plus connu est son envoi de quatrième année de pensionnat à Rome, Le Jeune homme nu au bord de la mer (1836, Paris, musée du Louvre).

 


[1] A. Miller, The Path of Nature : French Paintings from the Wheelock Whitney Collection, 1785 – 1850, New York, The Metropolitan Museum, 2013, fig. 59.



 
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