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Auguste Raffet

Paris, 1804 – Gênes, 1860

 

Étude de deux armures

 

Huile sur papier marouflé sur toile

27 x 29,5 cm

Cachet de cire de la vente Raffet au verso

 

Provenance

Atelier de l’artiste

Vente de l’atelier, Paris, 10-12 mai 1860, n°57, adjugé 70 francs à

Hector Giacomelli (1822-1904)

 

La prompte renommée que Raffet acquiert dans le domaine de la lithographie et de l’illustration ne l’empêchera pas de continuer à manier le pinceau jusqu’à la fin de sa carrière. Toute sa vie, Raffet s’est intéressé aux armes et aux armures ainsi qu’aux costumes militaires de toutes les époques. Dès 1830, il fréquente de manière assidue le musée de l’Artillerie, ouvert en 1796 place Saint-Thomas-d’Aquin à Paris et ancêtre de l’actuel musée de l’Armée. Plusieurs dessins au crayon et à l’aquarelle réalisés à cette époque sont aujourd’hui conservés au musée du Louvre (Deux études d’après une armure allemande de la première moitié du XVIe siècle) et à la Bibliothèque d’Art et d’Archéologie à Paris[1].

 

Sur toutes ces œuvres, comme sur la nôtre, Raffet a soigneusement noté des numéros qui correspondent au catalogue du musée de l’Artillerie, lequel donnait des indications sur la provenance des pièces exposées. Pour Raffet, l’armure de droite était donc celle de Guillaume de Joyeuse, maréchal de France (vers 1520-1592) tandis que l’armure de gauche était celle de Mathieu Galas, général des armées impériales (mort en 1647)[2]. Toutefois, ces identifications sont considérées aujourd’hui comme totalement fantaisistes : les deux armures représentées sont des armures allemandes (dites « maximiliennes »), réalisées, pour celle de droite vers 1520 et pour celle de gauche vers 1550[3]. Dans notre peinture, Raffet montre ainsi un état ancien de présentation de pièces historiques au musée d’Artillerie, musée rapidement dispersé et dont les représentations sont très rares.

 

Restée dans l’atelier de l’artiste jusqu’à sa mort, cette œuvre sera acquise à la vente de l’atelier par Hector Giacomelli, ami intime du peintre, artiste lui-même et auteur du catalogue raisonné des estampes de Raffet[4].

 


[1] Musée du Louvre, RF 3951 à 3957 ; B.A.A., Ms 305.

[2] Notice abrégée des collections dont se compose le musée d’Artillerie, Paris, 1831, n°57 et 73.

[3] Nous remercions M. Olivier Renaudeau, du musée de l’Armée, pour ses précieux renseignements concernant les armures représentées.

[4] H. Giacomelli, Raffet, son œuvre lithographique et ses eaux-fortes, Paris, 1862.



 
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