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Melle Rivière

Active à Paris entre 1806 et 1819

 

Jeune femme dans un jardin, 1812

 

Huile sur toile

72,5 x 59 cm

Signé et daté en bas à droite : Melle Rivière / 1812

Annoté au centre sur la lettre : Ma / chère / Virginie / Melle Vie Dal (Duval ou Daval ?) / ep. Mme Royère (ou Moyère ?)

 

 

Nous sommes peu renseignés sur Melle Rivière, dont nous ignorons jusqu’au prénom. Elle expose au Salon entre 1806 et 1819. La liste de ses œuvres établie par Bellier et Auvray révèle un talent d’abord ancré dans le portrait, pour la plupart anonymes : Portrait d’un enfant dans un jardin (Salon de 1806), Portrait de femme dessinant et Portrait de femme tenant un livre (Salon de 1810)[1]. Un Double portrait d’enfants dans un parc, signé et daté 1807, se trouve conservé en collection particulière. Quelques œuvres de genre attirent l’attention, montrant que Melle Rivière ne s’est pas cantonné à un seul genre (Une petite danse savoyarde, Salon de 1810). Une œuvre particulière attire l’attention, celle de Henri IV quittant Gabrielle, exposée au Salon  de 1819 (collection particulière) ; il semble s’agir d’une des très rares peintures de l’artiste dédiée à la peinture d’histoire. Selon Gabet, Melle Rivière tenait également un atelier d’élèves et donnait des leçons particulières de peinture[2].

 

La jeune femme portraiturée par Melle Rivière pose dans un jardin fleuri, limité à gauche par un portail et à droite par l’entrée d’un pavillon. Elle porte une lettre où semble figurer son nom : Virginie Dal (pour Duval ou Daval ?), épouse Royère (ou Moyère ?). Tout de blanc vêtue, le modèle porte, à la mode du temps, une robe à taille haute simplement relevée d’un châle bleu et vert jeté sur les épaule. Le tout crée une harmonie de teintes douces à laquelle répond, comme un écho subtil, le rouge des roses, le blanc des lilas et le rose des lauriers tandis que la voûte de feuillage du jardin enveloppe la jeune femme d’une auréole de verdure. Avec cette attention portée aux détails – la parure de perles, la capeline fleurie –, ce travail lisse au modelé soigneux du visage et cet intérêt pour la lumière, notre tableau doit beaucoup à la tradition des maîtres hollandais du XVIIe siècle, alors très en vogue. Mais notre jeune fille est aussi caractéristique d’une époque – l’Empire– où, après les tourments révolutionnaires, on redécouvre le plaisir de vivre et la douceur des mœurs de l’Ancien Régime. On sent, dans cette image à la sensibilité préromantique, toute la tendresse du peintre pour son modèle.

 


[1] E. Bellier de la Chavignerie et L. Auvray, Dictionnaire général des artistes de l’école française, Paris, 1882-1885, tome II, p. 388.

[2] C. Gabet, Dictionnaire des artistes de l’école française au XIXe siècle, Paris, 1831, p. 597.



 
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