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Henry Jolivet

Dijon, date inconnue – mort en Angleterre après 1826

 

Portrait du peintre Francis Conscience dit Francis, 1817

 

Huile sur toile

108 x 88,5 cm

Signé,  daté et annoté en bas à droite : H. Jolivet pinx / Anno 1817 / Besançon

 

Provenance

Ernest Courbet, écrivain et philosophe, Paris (1837-1916)

 

Exposition

Exposition rétrospective des arts en Franche-Comté, Besançon,v1906, n°58 (avec des dimensions erronées)

 

 

Nous sommes peu renseignés sur Henry Jolivet, peintre bisontin. Né à Dijon, il y est l’élève d’Anatole Desvoge, peintre fortement marqué par l’exemple de son maître Jacques-Louis David. Jolivet s’installe à Besançon en 1814 où son début de carrière est prometteur : professeur auxiliaire à l’École de peinture de la ville, il est également nommé le 2 mars 1816 le premier conservateur du musée des Beaux-Arts. Pour une raison inconnue, il part pour Paris en 1821 avant de s’installer à Londres autour de 1825. Il y meurt quelques temps après[1]. La liste de ses œuvres révèle un talent d’abord ancré dans le portrait : Portrait du Louis-Antoine Daclin, maire de Besançon (1816, Besançon, musée des Beaux-Arts et d’Archéologie), Portrait de Denis-Philibert Lapret, architecte (idem), Portrait de Pierre-Adrien Pâris, architecte (d’après Duck, idem), Portrait du conseiller Antoine-Casimir Ethis (idem), Portrait de femme (1825, Dijon, musée des Beaux-Arts).

 

Daté de 1817, notre portrait représente le peintre Francis Conscience, né à Besançon en 1795 et mort à Luxeuil en 1840. Formé à Besançon, Conscience vient s’établir à Paris autour de 1820. Il expose au Salon entre 1827 et 1836 des portraits mais surtout des scènes d’écurie et de chasse. Grand admirateur de Géricault, il a un goût prononcé pour les chevaux, assiste assidument aux exercices de Franconi et connait les plus belle écuries des hôtel du faubourg Saint-Germain et du faubourg Saint-Honoré. Malheureusement, sa carrière sera entravée par son goût immodéré pour la boisson : Jean-Gigoux, qui a été son élève, raconte sa fin malheureuse dans ses Causeries sur les artistes de mon temps[2].

 

Âgé de 22 ans au moment de la réalisation de son portrait, Conscience devait être un des élèves les plus doué de Jolivet. Ce dernier le représente en plein air, tenant à la main un carnet et un crayon, ce qui renvoie à l’image du peintre paysagiste allant dessiner sur le motif. Son regard interpelle le spectateur, comme s’il venait d’être dérangé dans son étude. Il est représenté en artiste, le col ouvert, au travail, dans un grand format : avec cette œuvre très frappante, Jolivet souhaite attirer à la fois l’attention sur le modèle, jeune artiste en devenir, mais aussi sur lui-même, montrant ainsi sa capacité dans l’art du portrait.

 

Notre œuvre provient de la collection d’Ernest Courbet, né à Besançon en 1837, mort à Paris en 1916. Écrivain et philosophe, il a publié de nombreuses études sur Montaigne. Il était le neveu de Francis Conscience et avait dû hériter de sa mère de notre portrait ainsi que d’un autre portrait de famille, celui de son grand-père Gaspard Conscience (1743-1834) par Claude-Louis-Alexandre Chazerand (collection particulière).

 


[1] C. Weiss, Journal (1815-1842), Paris, volume 1, 1972. Nous remercions M. Yohan Rimaud pour son aide précieuse.

[2] Paris, 1885, p. 215-221.



 
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