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Albert Guillaume

Paris, 1873 – Faux, 1942

 

En Haut du mât, 1894

 

Huile sur toile marouflée sur carton

143 x 32 cm

Signé et daté en bas à droite : AGuillaume / 1894

 

Exposition

Exposition Albert Guillaume, Paris, Théâtre d’Application dit La Bodinière, 1896, n°212

 

Bibliographie

Faut voir, album en couleurs par A. Guillaume, Paris, 1897, reproduit sur la couverture et le frontispice

 

 

Fils de l’architecte Edmond Guillaume, Albert montre très jeune des dispositions pour le dessin humoristique. Comme le relate Lucien Puech, alors qu’il était élève au collège Bossuet, « il portait ses bonhommes chez Delagrave qui le payait 100 sous le dessin ». A 17 ans, en 1890, Guillaume se fait connaître à l’exposition de Noir et Blanc avec Les Repas à travers les âges. Jusqu’à la fin des années 1900, une trentaine de publications suivront ce premier album, ainsi que de nombreuses affiches. A l’exposition universelle de 1900, Albert Guillaume crée la baraque des Bonhommes Guillaume où se déploient ses talent de marionnettiste mais qui se révèle un fiasco commercial. L’importance de ses travaux d’illustrateur pour diverses revues comme La Revue illustrée, Gil Blas, Le Gaulois ou La Caricature ne doit pas éclipser la place occupée par la peinture dans sa production. La formation de Guillaume à l’École des Beaux-Arts dans l’atelier de Gérôme en 1890-1891 lui procure des bases solides dans ce domaine. Durant son service militaire, il exécute ainsi des panneaux décoratifs pour la salle d’honneur de la caserne Babylone à Paris. Touche à tout, Guillaume a aussi illustré des ouvrages de Willy ou de Courteline, dessiné des costumes de théâtre pour la Revue des Variétés (1892) et des publicités, menus et brochures diverses ou encore un éventail pour les sommiers Herbert.

 

Créé en 1888 par Charles Bodinier, le Théâtre d’Application, plus connu sous le nom de La Bodinière et situé rue Saint-Lazare dans le 9e arrondissement de Paris, s’est spécialisé dans les chansonniers et les chanteuses de café-concert : Yvette Guilbert s’y produit régulièrement à partir de 1891. La Bodinière organise également des expositions dans ses locaux (hall, couloirs) : Henri-Gabriel Ibels, Théophile-Alexandre Steinlen ou Alphonse Mucha y exposeront régulièrement. En 1894, c’est au tour d’Albert Guillaume de pouvoir présenter ses œuvres, peintures, dessins et estampes, dont En Haut du mât. L’œuvre sera également reproduite dans l’album Faut voir, paru chez Simonis Empis en 1897, dont la préface est réalisée par Auguste Germain (fig. 1). On retrouve ici le trait percutant et le caractère humoristique des dessins de l’artiste, une satire de la société de son temps. Une kyrielle de joyeux viveurs en jaquette Belle Époque tente de grimper sur un mât, pour atteindre désespérément son objectif. Mais quel est ce dernier, capable de provoquer une telle cohue ? Il s’agit bien sûr d’une « cocotte », qui, juchée tout en haut, semble se moquer de ses prétendants, jeunes ou vieux. Parfait symbole de la Belle Époque à Paris, notre tableau au format étonnant, procurant une impression d’ascension tourbillonnante, est caractéristique du travail du l’artiste et de son regard plein d’ironie.



 
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